Alors, voilà, je sais, vous allez gueuler mais quoi qu'on en dise, c'est de la culture dont il s'agit ici. La culture française, celle des "Arnaud" (spéciale dédicace à Ju' -> faire pleurer Popol à 3h du Mat' sans fermer la porte) et autres Gilbert Montagné.
En ce magnifique dimanche de Mars, un match retenait le souffle des français. Paris, le club dont on dit qu'il est "magique", allait-il réussir à reprendre la tête du championnat de ligue 1, position tellement convoitée ces dernières années par tout un tas d'équipes diverses et variées, mais quasiment jamais atteinte sauf peut-être par Bordeaux.
"Magique", certes, le club de St Germain l'est car, comment réussir à ne pas plonger en ligue2 alors que l'on a une équipe à faire pleurer un entraineur de CFA, que tous les joueurs, ayant pourtant les bases nécessaires à réussir (un cerveau minimaliste, des gambettes et un équipement au top), s'en donnent à coeur joie pour rendre leurs dirigeants fou de rage à chaque fin de match.
Alors, avec ce suspens insoutenable, haletant, qui retenait la respiration de tous français normalement constitué ayant ne serait-ce qu'un instant, la notion de l'importance de cet évènement, le PSG s'apprêtait ce soir à recevoir son poursuivant au classement général : l'Olympique de Marseille et sa cohorte de Stars.
Il ne fallu pas longtemps aux parisiens pour comprendre que leur club, ce soir, allait s'en prendre une sévère.
En effet, Zenden arriva ballon au pied à la 24° pour mystifier Landreau, qui, comme à son habitude, n'a rien vu...
Le PSG s'enflamme et croit à la résurrection, que dis-je, au miracle puisque faire courir autant de vieux sans voir un claquage ni une rupture de ligaments croisés tient du divin. Ainsi, à la 43°, le briscard en fauteuil Giuly ajuste Mandanda pour égaliser et faire espérer toute la capitale. Pour une fois qu'il en met une sans s'faire mal, tous les manchots de paris ont applaudi d'une main sur la cuisse...
Mais voilà, parce qu'il y a un mais, là ou en général, un tel "classico" se termine en queue de poisson et nous offre un navrant 0 - 0, l'OM a décidé de montrer en quoi le PSG n'avait pas le niveau de son classement et a accéléré le jeu.
C'est donc en toute logique que l'équipe olympienne ajouta un but à la marque à la 55° par Baki Koné, puis un troisième à la 66° par Cana, celui que les parisiens doivent maudire ce soir puisqu'il avait eu la bonne idée de quitter le club de la capitale afin d'embrasser enfin la carrière qu'il méritait. On ne peut pas lui en vouloir, pourquoi rester dans l'équipe du Comité d'Entreprise de canal plus ? Hein ? On s'le demande...
Enfin, voilà, un beau match et surtout, une belle leçon d'humilité pour une équipe de semi-retraités. C'est déjà bien beau qu'ils aient pu tenir 90 minutes vous me direz, et là, sur cette perfide allusion, je vous répondrais : "c'est déjà beau qu'il arrivent encore à courir à leur âge et leur classement tient du miracle !"
En tous cas, c'est avec fierté que le supporter parisien peut quitter le Parc des Princes, car son club, est, et reste, le seul club du championnat professionnel français de ligue 1 à respecter le quotas d'embauches de salariés handicapés. Et rien que pour ça, cela mérite qu'on leur tire notre chapeau ! Là ou les autres préfèrent verser des indemnités à l'état pour non respect, le PSG, lui, tient à montrer la bonne voie et s'enorgueillit de pléthore de mal-voyants, prothésés de la hanche, diabétiques, épileptiques, déficients intellectuels et autres pieds carrés.
"PSG (1) - OM (3) Qu'en pensez-vous ?" Rédigé par Ultra-Mitch pour la revue mensuelle Foot et handicap.