Peut être est il devenu perilleux dans le contexte actuel de faire passer ce genre de texte sur le net mais cela me semble important :
>
>Dix personnes ont été interpellées mardi 11 novembre matin à Tarnac
>en Corrèze, à
>Paris, à Rouen et à Baccarat lors d'une opération baptisée «Taïga»
>qui a mobilisé
>150 policiers. Neuf sont en garde à vue dans les locaux de la
>direction centrale du
>renseignement intérieur (DCRI) à Levallois, la dixième, mère d'une
>des gardées à
>vue, est en garde à vue à Nancy. Il leur est reproché d'appartenir à
>«l'ultra-gauche tendance anarcho-autonome» et d'être lié à une série de
cinq
>sabotages de caténaires SNCF dans l'Oise, l'Yonne, la Seine-et-Marne
>et la Moselle.
>Un sixième cas de sabotage près de Narbonne a été évoqué puis écarté
>parce que de
>conception différente des premiers. Sous les coups de la législation
>anti-terroriste, cette garde à vue, reconduite pour la troisième journée
>consécutive, peut encore être prolongée jusqu'à durer 96 heures. Les
suspects
>devront être ensuite, soit présentés à un magistrat anti-terroriste,
>soit remis en
>liberté sans charges.
>
>D'après la ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie et les
>services de police
>qui les espionnaient depuis des mois à la manière du KGB des films
>américains, les
>dix inculpés auraient été aperçus «a proximité des lieux» où les
>sabotages ont été
>commis «à des heures pouvant correspondre» mais les policiers n'ont
>cependant pas
>constaté qu'ils avaient mis en place un dispositif de sabotage et n'ont rien
>remarqué d'anormal sur le coup. En outre, la ministre affirme que «les
>perquisitions ont permis de recueillir beaucoup de documents très
>intéressants» et
>reproche à ces individus de se caractériser par «le rejet de toute
expression
>politique démocratique et un discours extrêmement violent». Ces
>maigres éléments, a
>priori tout à fait insuffisants pour engager de quelconques
>poursuites judiciaires,
>ont cependant suffit au ministère de l'intérieur pour prendre leurs
fantasmes
>«d'une résurgence violente de l'extrémisme radical» pour une réalité
>et enclencher
>une vaste opération policière spectaculaire à grands retentissements
>médiatiques.
>
>Alors que les policiers du renseignement intérieur et de la sous-direction
>anti-terroriste ne disposent pas pour l'instant de preuves, la
>présumée innocence
>des «présumés auteurs» a été piétinée en long, en large et en travers
par le
>gouvernement, les médias mais aussi les syndicats et la LCR. Dès le début
des
>opérations, le président Nicolas Sarkozy s'est aussitôt félicité des
«progrès
>rapides et prometteurs obtenus dans le cadre de l'enquête» par cette
>«opération
>éclair» des services de police. Les médias ont immédiatement emboîté le
pas et
>relayé les théories fantasmagoriques du ministère de l'intérieur
>sans aucun travail
>d'enquête complémentaire ni émettre le moindre doute sur le bien fondé
des
>accusations. Enfin, les syndicats des cheminots se sont publiquement
>et abondamment
>réjouis d'être si vite mis hors de cause parce qu'aucun employé de
>la SNCF n'a été
>arrêté. Le leader de la LCR, Olivier Besancenot, s'empresse de
>condamner des actes
>de sabotage qui ne «sont pas et ne seront jamais» ceux de la LCR.
>Pour Sud-Rail, il
>s'agit d'actes terroristes et le syndicat met en garde «ceux qui frisent la
>diffamation en voulant confondre terrorisme et action syndicale». Bref, le
>bouc-émissaire que l'imaginaire douteux du ministère de l'intérieur a
baptisé
>«ultra-gauche tendance anarcho-autonome» arrange tout le monde, excepté
les
>quelques 350 habitants de Tarnac qui font bloc pour soutenir leurs
>épiciers et leur
>président du comité des fêtes.
>
>Quand le spectre du terrorisme et son effet de vent glacial sera passé et
>apparaîtra pour ce qu'il est, une manipulation médiatique, il sera
>intéressant de
>mettre tous ces sbires hypocrites des syndicats soi disant radicaux
>et des partis
>soi disant révolutionnaires face à leurs discours parfois plus
>accusateurs encore
>que celui de la police, où ils se réjouissent sans détours de
l'arrestation
>d'innocents, seulement coupables de ne pas avoir acheter la carte de
>leurs sectes,
>accusés de sabotages sans aucun éléments à charge et de terrorisme
>pour des actes
>qui n'ont pas encore été commis mais qui auraient pu l'être selon
>ces paranoïaques.
>Ils se sont tous empressés de condamner de façon définitive les 10
>individus, se
>montrant ainsi encore plus expéditif que la justice de Sarkozy qui
>n'a pas encore
>rendu son verdict. A écouter tous ces charlatans professionnels du
>syndicalisme, il
>faudrait croire que le sabotage n'a jamais appartenu à leur histoire !
>
>Pourtant, le secrétaire adjoint de la CGT de 1901 à 1908, un certain
>Émile Pouget,
>loin de condamner les saboteurs de la machine, n'avait pas peur,
>lui, de saluer
>leurs actes et de les préconiser comme outil pour les luttes
>syndicales. A cette
>époque, où le droit de grève était piétiné par les patrons et les
>gouvernements, où
>les manifestations des travailleurs étaient réprimées dans le sang
>comme à Chicago
>ou à Fourmies, le sabotage apparaissait alors comme la solution, le
>moyen de lutte
>le plus efficace pour protester contre des conditions de travail
>inacceptables et
>revendiquer la journée de huit heures sans se faire fusiller. (on pourra
>télécharger une réédition de sa brochure ici :
>http://www.cntaittoulouse.lautre.net/article.php3?id_article=215)
>
>Aujourd'hui encore, le droit de grève est attaqué de tout côté: il y
>a la pression
>de l'état avec le service minimum, la pression de l'employeur avec
>la précarisation
>de l'emploi et le chantage au licenciement, il y a aussi tous les chômeurs
qui
>n'ont pas la possibilité de faire grève. On ne peut pas compter sur
>les syndicats
>pour le défendre, trop préoccupés qu'ils sont à négocier leur part
>du gâteau avec
>le Pouvoir.
>
>Dans de telles circonstances, une résurgence et une prolifération des actes
de
>sabotage est plus que prévisible, c'est une certitude logique et ce
>ne sont pas les
>discours complètement à côté de la plaque des syndicats, partis et autres
>imposteurs qui y changeront quoi que ce soit. Le sabotage reste un outil à
la
>disposition des travailleurs pour mettre en œuvre leur imagination
>combative dans
>le dessein de justes revendications.
>
>L'état et le patronat ont réduit à la portion congrue le droit de grève
et les
>possibilités des travailleurs d'y recourir mais ce n'est pas là une
invention
>moderne. Dans le passé, face à cette situation, les travailleurs se sont
fait
>saboteurs et ce n'est pas en les traitant de terroristes qu'on
>arrêtera leur œuvre.
>
>
>Pour la Révolution sociale,
>Vers le Communisme Libertaire !
>
>CNT AIT (Syndicat Interco Paris Nord)
>
>http://cnt-ait.info
>contact(a)cnt-ait.info
>
>(Forum de la CNT AIT de Caen : http://cnt.ait.caen.free.fr/forum)